La souffrance
SOUFFRANCE…voilà bien un mot qui sent le souffre !
Un mot que l’on repousse tant l’idée qu’il évoque nous est désagréable. Qui aime souffrir ? Qui veut souffrir ? On sent bien, au fond de nous, que la souffrance ne devrait, ne doit pas faire partie du tableau de nos vies. Elle est de trop, c’est une intruse qui s’invite, s’incruste bien trop souvent dans notre paysage ?
Pourquoi ? Cela a-t-il un sens ?
Les croyants que nous sommes se réfèrent résolument à la Bible, Parole divine pour nous. Elle trace une ligne, celle de la sagesse du Créateur, à laquelle nous voulons conformer nos vies : Il est d’un intérêt vital de considérer le mode d’emploi du Créateur !
La Bible donc parle abondamment de la souffrance du croyant comme de l’incroyant, elle ne cache pas les luttes, questions, découragements, les doutes de ceux qui en sont frappés. Souffrances physiques, morales de tout un chacun…
Alors à quoi bon ? Pourquoi ? Qu’est ce que j’ai fait pour mériter ça ?
Disons que la souffrance est partout, de tout temps, elle n’épargne personne (ce n’est pas une question de mérite : « qu’est ce que j’ai fait au bon dieu pour mériter ça ?). Elle est présente depuis que l’homme est homme. Plus précisément elle a fait irruption au moment ou l’homme a décidé de s’affranchir de la relation privilégiée qu’il avait avec son Créateur. Moment où il a décidé de vivre à sa guise en se décrétant maître de ses choix, aux dépens de sa relation privilégiée. C’est le point de rupture, la « brisure » fondamentale que l’on appelle : la chute. Les répercussions de ce choix dramatique sont innombrables et funestes pour l’être humain. Le monde initial est devenu celui que nous connaissons avec son cortège d’injustice, de méchanceté, de désordre, de confusion, d’errance…et de souffrance(s). Il n’a jamais été dans le projet Divin que l’homme souffre…la souffrance est CONSÉQUENCE.
Le croyant est invité par le Christ, celui que la Bible montre comme « l’homme de douleur, habitué à la souffrance », à venir déposer sa (ses) souffrance(s), à la vivre avec Lui, c’est-à-dire que je peux la traverser avec Lui comme soutient, comme « rocher ».
Pour le dire autrement, par la foi nous traversons la souffrance plutôt qu’elle nous traverse !
Il y a deux exemples bibliques, entre autres, qui me viennent à l’esprit :
Celui de l’apôtre Paul, serviteur de Dieu consacré. Il a sillonné une grande partie du bassin méditerranéen. Il a eu à souffrir l’opposition, la violence, l’injustice, les calomnies, les coups, jusqu’à la prison et la mort. Paul raconte avoir demandé à son divin maitre d’être délivré d’une maladie invalidante, la célèbre réponse de Jésus « ma grâce te suffit » nous montre que la souffrance n’est pas en soi un obstacle à une riche relation avec Jésus. La préoccupation première pour celui ou celle qui marche avec Dieu est l’état de sa relation à Dieu, avec ou sans souffrance. C’est la conclusion que nous laisse l’apôtre : ses difficultés l’ont poussé à se tourner vers Dieu !
L’autre exemple est celui que l’on trouve dans l’évangile qui raconte la guérison de 10 lépreux. Un seul, contre toute attente, revient remercier et louer le Maître !
Que vaut-il mieux ? Que sont devenus les 9 hommes libérés de leurs souffrances ? Que veux nous dire ce texte ?
La bonne santé retrouvée a été pour ces 9 personnes une occasion de chute, d’éloignement, d’errance, ils sont passés à coté de l’occasion dont ils étaient le centre. Écoutons cette sage prière : livre des Proverbes 30, versets 7 à 9 : 7 Je te demande deux choses: Ne me les refuse pas, avant que je meure ! 8 Éloigne de moi la fausseté et la parole mensongère; Ne me donne ni pauvreté, ni richesse, Accorde-moi le pain qui m’est nécessaire. 9 De peur que, dans l’abondance, je ne te renie Et ne dise : Qui est l’Éternel ? Ou que, dans la pauvreté, je ne dérobe, Et ne m’attaque au nom de mon Dieu.
Entendons l’appel qui est adressé à chacun de nous sans discrimination, à venir à Lui, il n’a pas dit qu’il n’y aurait pas ou plus de souffrance, mais Il a promis Sa présence chaque jour…jusqu’au dernier. Laissons nous attiré par Celui qui peut et veux nous visiter dans les moments difficiles de nos vies, soyons attentifs à ce qu’il veut nous dire (nous rappeler ?), ne nous renfermons pas dans la révolte, la colère, ne lâchons pas Sa main, ou saisissons-la !
En ce début d’année (chahutée) pourquoi ne pas faire rimer souffrance avec sens, confiance, espérance…PRÉSENCE.
Qu’il en soit ainsi !
Francis Rossinotti